Lauréates de 2005

Ruth Marion C. R. Bell, C.M., B.A., M.A., LL.D. (Hon. Causa)
Ottawa (Ontario)

Ruth Marion C. R. Bell a consacré sa vie à la cause des femmes. L'année 2005 marque le cinquantième anniversaire de son engagement en vue d'améliorer les conditions de vie des femmes et des enfants. Mme Bell a souvent été décrite comme une « personne d'idées ». Douée pour la résolution de problèmes, elle sait reconnaître d'emblée ce qui manque aux plus vulnérables et réunir une équipe capable de leur fournir l'aide nécessaire. Elle a exercé son influence sur les politiques et la législation, que ce soit en qualité de présidente de la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités (Ottawa, Nepean et bureau national) ou à titre de membre de la haute direction de différents organismes, dont la Fédération internationale des femmes diplômées des universités, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), MATCH international, le Comité canadien d'action sur le statut de la femme, le Conseil des femmes d'Ottawa et le Conseil national des femmes. Avec ses collègues militant au sein de ces organismes, elle a travaillé à faire en sorte que les femmes deviennent partie prenante des décisions, à réformer les pensions et le droit relatif aux biens familiaux, à protéger les enfants et à bannir les stéréotypes en éducation. Elle a appuyé des initiatives telles que l'Année internationale de la femme, l'Année internationale de l'enfant et la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie. C'est en partie grâce à elle si Bibliothèque et Archives Canada a conservé les documents clés se rapportant au mouvement féministe. Mme Bell habite à Ottawa.

Bonnie Diamond
Gatineau (Québec)

Depuis plus de 30 ans, Bonnie Diamond est une figure de proue et un mentor du mouvement féministe canadien. Au début des années 1980, elle a participé à la fondation et à la direction de la Coalition canadienne contre la pornographie dans les médias. En 1982, elle a fait partie du légendaire groupe de pression qui a permis d'élargir la portée des articles 15 et 28 de la Charte canadienne des droits et libertés. En sa qualité de directrice administrative de l'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry, Mme Diamond a coprésidé le Groupe de travail sur les femmes purgeant une peine fédérale. Les recommandations du groupe ont mené à la fermeture de la prison des femmes de Kingston. Au début des années 1990, Mme Diamond a servi à titre de directrice de la recherche auprè;s du Comité canadien sur la violence faite aux femmes, lequel a rendu compte de la violence vécue par les femmes dans un rapport fédéral clé intitulé Un nouvel horizon : éliminer la violence - Atteindre l'égalité. Aujourd'hui, Mme Diamond est directrice générale de l'Association nationale de la femme et du droit. à la tête de cet organisme, elle guide les analyses féministes et les activités de promotion des droits fondamentaux des femmes. Mme Diamond est une véritable championne de la promotion de l'égalité entre les sexes. Elle habite à Gatineau, au Québec.

Erica Jamie (Samms) Hurley (Prix jeunesse)
Mount Moriah (Terre-Neuve)

Lauréate du Prix jeunesse en 2005, Erica Jamie (Samms) Hurley s'est butée à la discrimination très tôt dans sa vie comme femme et comme Autochtone. Femme de courage et d'action, elle a affronté les obstacles liés au sexe et à la race, oeuvrant pour le mieux-être de sa collectivité et l'égalité des Autochtones, plus particulièrement des femmes. Mme Hurley est une bénévole très active au sein de l'Association des femmes autochtones du Canada (NWAC). Elle siège au conseil d'administration et au conseil jeunesse de l'organisme et assume la direction du personnel. Mme Hurley est responsable des communications du conseil jeunesse du NWAC et s'emploie à promouvoir la solidarité parmi la jeunesse autochtone de sa province, Terre-Neuve, et du Canada. Son objectif : arracher les jeunes autochtones à leur isolement pour qu'ils participent à la résolution des grands problèmes touchant les Autochtones. Mme Hurley souhaite en priorité remettre en cause la Loi sur les Indiens et le projet de loi C-31, qui perpétuent la discrimination envers les femmes autochtones et leurs enfants, et faire cesser les enlèvements de femmes au Canada en travaillant avec la Coalition for the Stolen Sisters, formée à l'initiative de la NWAC. Mme Hurley est récipiendaire du prix Native Friendship et de la bourse d'études Corbière-Lavell/Mary Two Axe Early, décernée par la NWAC. Elle a obtenu son baccalauréat en sciences infirmières et travaille comme infirmière dans sa communauté. Elle habite à Mt. Moriah, à Terre-Neuve-et-Labrador.

Aoua Bocar LY-Tall Ph. D
Montréal (Québec)

Sociologue et environnementaliste, Dre Aoua Bocar LY-Tall travaille inlassablement à défendre les droits des femmes et des fillettes. Sa lutte acharnée contre la pratique des mutilations génitales féminines en Afrique a été reconnue par l'UNICEF. En 1989, elle vole au secours des populations mauritaniennes déportées au Sénégal et fonde l'Union des femmes du fleuve Sénégal pour l'entraide et le développement (UFED). Présidente fondatrice du réseau Femmes africaines, horizon 2015 (FAH 2015), elle oeuvre pour l'intégration pleine et entière des femmes africaines au Québec et au Canada. Consultante internationale en développement humain, elle appuie diverses agences des Nations Unies, des institutions de recherche ainsi que des organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. Madame LY-Tall a reçu de nombreuses distinctions, dont le Prix de mérite 2000 de la Fondation YMCA des femmes de Montréal. Ses articles, ses conférences, ses interventions dans les médias et ses travaux de recherche ont permis de sensibiliser les gouvernements et le monde entier à des enjeux d'importance, comme la condition féminine des Africaines et l'environnement, et d'y apporter des changements durables. Dre LY-Tall est chercheure associée à l'Institut d'études des femmes de l'Université d'Ottawa, membre associée à l'Institut Santé et Société de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et experte-conseil chez Fem En Vie, un cabinet d'experts-conseils, de stratégie et d'évaluation sur les femmes, l'environnement viable et la diversité culturelle. Pour plus de détails , consulter les sites Web : www.femenvie.org ou www.setisite.com/cls/fah

Josephine Enero Pallard
Edmonton (Alberta)

Pendant près de 40 ans, Josephine Enero Pallard a oeuvré sans relâche pour la cause des femmes, notamment des immigrantes et des réfugiées. émigrée elle-même des Philippines en 1967, elle s'est installée à Edmonton, où elle a commencé à enseigner l'anglais langue seconde à des immigrantes. C'était le début de son engagement bénévole et de son travail au service des Néo-Canadiens, plus particulièrement des femmes, en vue de les aider à s'intégrer à leur société d'accueil. Après avoir poursuivi ses études et obtenu une maîtrise en éducation, Mme Pallard a connu une brillante carrière dans l'enseignement. Elle a appuyé avec détermination le centre pour immigrantes Changing Together… A Center for Immigrant Women, situé à Edmonton. Elle collabore également avec les services sociaux catholiques au suivi des personnes ou familles réfugiées ayant été parrainées. Mme Pallard est une personne-ressource précieuse pour la collectivité philippine d'Edmonton; en effet, les nouveaux arrivants peuvent compter sur ses services d'interprétation et de traduction pour naviguer et s'y retrouver dans les systèmes et les procédures juridiques, médicaux et sociaux. Le travail qu'elle a accompli en vue de contrer le racisme a fait d'elle une chef de file reconnue dans le domaine. Mme Pallard incarne le rêve canadien : arrivée dans ce pays alors qu'elle n'était encore qu'une jeune femme, elle a poursuivi ses études et fait carrière, tout en aidant d'autres femmes à s'adapter à la réalité canadienne.

Muriel Stanley Venne
Edmonton (Alberta)

Muriel Stanley Venne possède une foi inébranlable en la force et l'esprit des femmes autochtones et métisses. Cette conviction profonde se remarque à ses efforts continus en vue d'améliorer leur condition. Depuis plus de 30 ans, elle fait figure de chef de file dans les collectivités autochtones et métisses de l'Alberta, d'abord comme championne des droits de la personne et commissaire aux droits de la personne; par la suite, elle a élargi son champ d'action de manière à mieux comprendre et soutenir son peuple. Mme Stanley Venne a siégé au conseil d'administration de nombreux organismes, dont la Fondation nationale des réalisations autochtones. Elle est membre permanente du Canadian Native Friendship Centre et a fondé l'Institute for the Advancement of Aboriginal Women. Son travail acharné a contribué à combattre les stéréotypes et le racisme et à contrer les obstacles que doivent surmonter les femmes, les enfants et les familles autochtones dans leur quête d'égalité. En 1996, Mme Stanley-Venne a dirigé la publication d'un ouvrage sur les droits fondamentaux des Autochtones et d'un livret à l'intention de la jeunesse autochtone. Elle a récemment créé le Social Justice Award, un prix qui honore les personnes ayant contribué de façon remarquable à la cause des femmes autochtones. Elle-même a été plusieurs fois récompensée pour ses efforts soutenus de promotion des droits de la personne. Parmi les prix lui ayant été attribués mentionnons le Bowden Native Brotherhood Award, le Canadian Merit Award, le titre de « Métisse de l'année », le Prix albertain des droits de la personne (1998), la Médaille commémorative du jubilé de Sa Majesté (2002), le Aboriginal Role Model Lifetime Achievement Award ainsi que le Prix d'excellence pour la justice et les droits de la personne de la Fondation nationale des réalisations autochtones (2004). Mme Stanley Venne habite à Edmonton. Elle a quatre enfants et trois petits-enfants.

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