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Table ronde sur les changements sociaux et culturels
(26 juillet 2016 – Ottawa)

Le 26 juillet 2016, l'honorable Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine, ainsi que Anju Dhillon, secrétaire parlementaire de la ministre de la Condition féminine, ont tenu à Ottawa (Ontario) une table ronde sur les changements sociaux et culturels dans le cadre de la stratégie fédérale de lutte contre la violence fondée sur le sexe (VFS). Cette table ronde faisait partie d'un vaste processus de dialogue avec les parties intéressées au pays, processus qui a pour but d'éclairer l'élaboration de la stratégie. Plus de renseignements à ce sujet.

La table ronde explorait les façons dont les normes sociales et culturelles influent sur la VFS. Les discussions ont couvert les thèmes suivants : les facteurs qui soutiennent une culture de VFS; les mesures du gouvernement fédéral qui peuvent aggraver les difficultés que doivent surmonter les femmes victimes de VFS; les pratiques qui pourraient permettre de changer la manière dont on aborde la VFS avec des populations cibles (les hommes et les garçons, par exemple); des recommandations pour raffermir les relations intergouvernementales et pour améliorer les lois et programmes  en matière de VFS. Parmi les dix-sept personnes qui y ont participé, on comptait des universitaires, ainsi que des représentantes et représentants d'organismes féministes, de refuges pour femmes et d'organismes de services aux femmes immigrantes.

Points saillants

On trouvera ci-dessous un résumé des discussions. S'agissant d'un résumé, il ne rend bien sûr pas compte de tous les propos; il n'y avait pas forcément consensus sur les points recensés ci-dessous.

Durant une table ronde antérieure, les participantes et participants ont souligné qu'il est important de croire et de soutenir les survivantes et survivants de VFS.

Selon eux, voici les principales caractéristiques d'une culture qui perpétue la VFS :

Obstacles économiques

  • Les obstacles que doivent surmonter les femmes pour conquérir leur autonomie économique sont aggravés quand elles tentent de sortir d'une relation violente;
  • Les femmes qui ont peu de compétences professionnelles peuvent avoir l'impression d'être prisonnières de leur relation violente. C'est particulièrement le cas des immigrantes qui n'ont pas d'expérience de travail au Canada. 

Stéréotypes et normes culturelles

  • Pour éviter les stéréotypes négatifs et l'aliénation culturelle, des femmes immigrantes ou racialisées peuvent refuser de demander l'aide dont elles auraient besoin;
  • En général, les femmes peuvent hésiter à demander de l'aide ou à déclarer la violence aux autorités parce qu'elles n'ont pas confiance dans le système ou ont peur qu'on ne les croie pas;
  • L'hypersexualisation (pornographie) et la banalisation des masculinités toxiques sont des symptômes d'une culture qui, dans l'ensemble, encourage la VFS.

Trajectoire de vie

  • Il faut apprendre à un jeune âge aux filles et aux garçons l'importance des limites et des relations saines pour qu'ils intègrent bien ces notions et qu'elles les accompagnent tout au long de leur vie;
  • De nombreuses formes de discrimination contribuent à la VFS, et les obstacles que les femmes doivent surmonter sont accentués par le vieillissement ainsi que par d'autres grandes transitions de vie.

Les participantes et participants ont cité un éventail de pratiques exemplaires que le gouvernement fédéral pourrait adopter afin de modifier la culture (le discours ambiant) et les réactions face à la VFS :

  • Offrir très tôt aux enfants une éducation sur l'égalité des sexes et la sexualité pour prévenir la violence;
  • Élaborer des programmes pour enseigner le consentement aux filles et aux garçons et favoriser la « littératie » sexuelle, y compris une meilleure connaissance des enjeux comme la pornographie et l'hypersexualisation des femmes et des filles dans les médias; 
  • Concevoir pour les jeunes des programmes d'éducation animés par des pairs pour enseigner la notion du consentement, offrir des modèles et donnes accès à des mentores ou mentors;
  • Créer des ressources pour les parents, de manière à ce qu'ils soient mieux outillés pour parler de consentement et de prévention avec leurs enfants;
  • Apprendre au personnel qui intervient auprès de populations vulnérables (p. ex., les personnes âgées et les personnes handicapées) à reconnaître et déclarer la maltraitance dans un contexte institutionnel;
  • Créer des programmes qui aident les femmes à se préparer au travail et renforcent leurs connaissances financières;
  • Réaliser des campagnes de sensibilisation du public qui ciblent des segments de population ou des groupes d'âge précis;
  • Travailler avec la police pour trouver les meilleures façons d'aider les victimes de VFS et diffuser sur les réussites;
  • Rendre obligatoire une formation sur la VFS pour les effectifs de certains secteurs, notamment le personnel enseignant et les recrues policières;
  • Intégrer de l'information et des ressources concernant les lois, programmes et services en matière de VFS aux programmes d'établissement et aux programmes offerts aux personnes immigrantes et réfugiées avant leur arrivée;
  • Mettre sur pied des programmes d'ambassadrices et d'ambassadeurs qui faciliteraient le dialogue sur la VFS avec les communautés culturelles.

Les participantes et participants ont signalé les lacunes et les possibilités suivantes :

  • Améliorer la formation offerte aux organismes fédéraux chargés de l'application de la loi et aux services frontaliers pour qu'ils soient mieux préparés à travailler avec les populations immigrantes et réfugiées et avec les collectivités ethnoculturelles;
  • Examiner de nouveaux modèles pour le financement des projets qui s'appuient sur des données et qui ont obtenu des résultats prometteurs;
  • Améliorer les liens entre les ministères fédéraux et provinciaux qui interviennent auprès des personnes immigrantes et réfugiées pour qu'ils puissent offrir de meilleurs services aux femmes fuyant la violence;
  • Examiner le rôle du gouvernement fédéral dans la réglementation de la pornographie et de la traite virtuelle;
  • Exiger que le gouvernement fédéral dirige l'élaboration de protocoles uniformes d'intervention pour les situations de violence sexuelle et familiale;
  • Exiger que le gouvernement fédéral assure la coordination de mesures pancanadiennes de lutte contre la violence sexuelle et la VFS.

Dans l'ensemble, les participantes et les participants étaient d'avis qu'une culture qui perpétue et valorise les points de vue violents et misogynes représente le plus grand obstacle à la lutte contre la VFS. Les approches novatrices et le dialogue entre tous les ordres de gouvernement contribueront grandement à une meilleure coordination des efforts pour mettre fin à la culture de VFS.

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