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Table ronde de Thunder Bay
(23 septembre 2016)

Le vendredi 23 septembre, l’honorable Patty Hajdu, ministre de la Condition féminine, a tenu une table ronde à Thunder Bay (Ontario). Cette table ronde faisait partie d’un vaste processus de dialogue avec les parties intéressées au pays, processus qui a pour but d’éclairer l’élaboration de la stratégie fédérale contre la violence fondée sur le sexe. Plus de renseignements à ce sujet.

Cette table ronde a réuni une vingtaine de parties intéressées de Thunder Bay et des environs pour discuter de questions liées à la violence fondée sur le sexe qui intéressent la région. Provenant des services policiers, d’organismes non gouvernementaux, d’associations professionnelles, de conseils consultatifs provinciaux et d’universités, ces personnes travaillaient dans les domaines suivants : soutien aux membres de la communauté allosexuelle (c.-à-d. lesbiennes, gais, personnes bisexuelles, transgenres, de genre non conforme ou en questionnement quant à leur orientation sexuelle ou identité de genre), aux personnes bispirituelles, aux femmes autochtones, aux membres de minorités linguistiques, aux nouvelles arrivantes, de même qu’aux personnes migrantes ou immigrées; itinérance des femmes; santé mentale et toxicomanies; et intervention et lutte contre les agressions sexuelles.

Points saillants

On trouvera ci-dessous un résumé des discussions. S’agissant d’un résumé, il ne rend bien sûr pas compte de tous les propos. De plus, il n’y avait pas forcément consensus sur les points recensés ci-dessous.

La liste qui suit fait état de quelques-unes des considérations régionales soulevées par les personnes présentes :

  • La région accuse un retard par rapport au reste de la province en ce qui a trait à la prestation de services aux femmes autochtones, aux Métisses et aux travailleuses du sexe.
  • La violence des bandes de rue est un problème grave et nouveau dans la région.
  • Les refuges sont souvent occupés à pleine capacité et manquent de ressources.
  • La difficulté à se déplacer pour avoir accès aux services constitue un problème important pour les femmes vivant dans les zones rurales, qui doivent parfois quitter leur collectivité et perdre ainsi leur réseau de soutien.
  • L’offre limitée de services aux femmes francophones et immigrantes peut entraîner une concurrence pour les ressources.

Les personnes présentes ont échangé au sujet des besoins et du vécu de populations particulièrement vulnérables à la VFS. Selon elles, il faut :

  • Les femmes à faible revenu peuvent devoir se livrer à des activités qui les rendent vulnérables à la violence ou à la victimisation.
  • Les femmes autochtones sont confrontées à la violence tout au long de leur vie. Le fait d’être victime au cours de l’enfance peut entraîner une vulnérabilité à la violence fondée sur le sexe à l’âge adulte.
  • Les personnes présentes ont noté que la violence des bandes de rue et la traite de femmes autochtones posaient problème dans la région.
  • Les femmes des collectivités rurales et éloignées, y compris celles qui vivent dans les réserves, peuvent subir une revictimisation lorsque la personne responsable de l’agression revient vivre dans la collectivité sans un soutien suffisant pour se réhabiliter.
  • Les femmes originaires de collectivités rurales ou autochtones vont souvent vivre dans les centres urbains pour fuir la victimisation et avoir accès à des services et à du soutien; elles peuvent cependant être confrontées à des obstacles socioéconomiques qui augmentent leur vulnérabilité.
  • Les jeunes qui vivent dans le Nord doivent avoir davantage d’occasions d’exprimer leurs points de vue sur la violence fondée sur le sexe afin d’acquérir le langage et les compétences nécessaires pour s’attaquer à ce problème dans leur propre vie.

Les lacunes cernées par les personnes présentes comprenaient notamment ce qui suit :

  • Les refuges dans les réserves doivent pouvoir bénéficier du même financement que les autres refuges dans la province.
  • Il est essentiel d’apporter à la violence fondée sur le sexe des réponses qui sont adaptées aux diverses réalités culturelles pour répondre aux besoins de différentes communautés.
  • Il est nécessaire d’offrir aux femmes autochtones davantage de possibilités de formation sur l’exercice du pouvoir pour les aider à améliorer leurs compétences et pour faire évoluer les structures de direction dans les communautés autochtones, qui sont dominées par les hommes.
  • Il y a nécessité de mettre en œuvre une initiative nationale pour sensibiliser la population aux formes saines de masculinité et pour combattre les stéréotypes de genre et les normes sexuées.
  • Il est nécessaire d’accroître le financement accordé aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle et d’offrir une formation plus poussée à leur personnel afin de répondre aux besoins des communautés allosexuelle et bispirituelle.
  • La réconciliation constitue un enjeu clé pour les femmes autochtones. Pourtant, nombre d’approches féministes à la violence fondée sur le sexe n’intègrent pas une optique axée sur la réconciliation.

Afin de tirer parti de ce qui fonctionne déjà, les participantes et participants ont suggéré ce qui suit :

  • L’équipe du service de police local chargée des cas de violence conjugale s’est avérée être une ressource utile et a établi des liens étroits avec les intervenantes et intervenants de première ligne.
  • Il est essentiel d’offrir aux femmes autochtones des programmes culturellement adaptés pour favoriser leur sécurité, compte tenu des expériences traumatisantes que les Autochtones ont vécues auprès des organismes d’aide à l’enfance, de la police et d’autres institutions.
  • Les organismes de services autochtones travaillent à faire en sorte que les enfants ne soient pas retirés de leur famille dans les cas de violence conjugale et qu’ils puissent rester auprès de leur mère, le cas échéant. Ils tiennent ainsi compte des graves répercussions que peut avoir le retrait d’un enfant sur la famille.
  • Le programme de surveillance des tribunaux se fonde sur une pratique exemplaire et a permis de recueillir de précieuses données qui peuvent servir à mieux comprendre le phénomène de la victimisation.
  • Les collectivités francophones du Nord ont commencé à offrir des programmes de sensibilisation à l’égalité et à la diversité à l’intention des professeurs, des parents et des élèves.
  • Le modèle suédois de protection de l’enfance pourrait être adopté au Canada. Dans le cadre de cette approche, on ouvre le dossier au nom de l’enfant, et non du parent, pour réduire la probabilité qu’un enfant passe à travers les mailles du filet.

Dans l’ensemble, les personnes présentes ont souligné que la stratégie fédérale devrait tenir compte des aspects suivants :

  • La prestation des services aux communautés minoritaires dans le Nord, y compris aux personnes autochtones, immigrantes, allosexuelles et bispirituelles, exige davantage de ressources.
  • Les collectivités rurales et éloignées font face à des problèmes particuliers.
  • Les femmes autochtones ont l’expérience et les connaissances nécessaires pour exercer le pouvoir, mais ont besoin de plus de formation pour s’affirmer en tant que dirigeantes.
  • Les collectivités rurales et éloignées manquent de ressources, ce qui peut obliger les gens à déménager pour avoir accès à des services.
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